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Création d’un outil de dimensionnement des ouvrages de franchissement en bois (2)


 

 

La question qui se pose le plus souvent est : comment dimensionner les ponts en bois ? Pour répondre à cette problématique, un outil a été développé par l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers de Cluny, permettant le pré-dimensionnement de ces ponts et donnant un prix indicatif.

La traversée répétée des petits cours d’eau, à gué, par des engins lourds lors des exploitations forestières, ou des usages agricoles, peut provoquer de fortes dégradations des cours d’eau par la mise en suspension de sédiments fins. Dans le cadre du programme Life « Continuité écologique », le PNRM a souhaité apporter son aide, technique et financière, aux propriétaires riverains et aux gestionnaires, en leur proposant des solutions écologiquement et sociologiquement acceptables pour notamment l’aménagement des franchissements de cours d’eau.

Le plus souvent il est proposé d’aménager ces passages à gué en installant un pont en bois. Il permet notamment de faciliter l’incorporation de l’aménagement et favoriser l’utilisation des ressources locales. Le problème le plus souvent rencontré est le dimensionnement de ces ponts en fonction du tonnage qu’il peut supporter et du coût que cela engendre.


Un partenariat a été mis en place par le Conseil Régional de Bourgogne (CRB) avec l’Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers de Cluny, l’ONF et le PNRM via le coordinateur du programme Life, pour répondre à cette problématique. L’objectif de cette étude était donc de réaliser un outil permettant le pré-dimensionnement de ces ponts et donnant un prix indicatif, afin d’aider les gestionnaires ou les propriétaires riverains à réaliser ces aménagements.

 

schema outil pont


Cette étude a été financée à 100 % par le CRB et a été portée par le coordinateur du programme LIFE « Continuité écologique ».
Une fiche de calcul libre de droits, pour le dimensionnement des ouvrages, a été élaborée, ainsi qu’un rapport d’étude et un tutoriel.  Télécharger les documents.

 

schema outil pont 1

 

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.