drapeau anglais

Arasement du seuil du moulin Michaud


Le seuil se présentait sous la forme d’une chaussée de pierres maçonnées d’une longueur totale de 40 mètres et d’une hauteur de chute moyenne proche de 100 centimètres. Il n’existait plus aucun usage attaché à cet ouvrage dont le remous liquide s’exprimait encore sur près de 230 mètres. La vanne commandant l’alimentation du bief, encore fonctionnelle, n’etait manipulée qu’occasionnellement pour maintenir un débit minimum «d’agrément».

Michaud av 1 redim300Michaud av 4 redim300

Fort du constat simple qu’aucun dispositif d’aménagement n’assurera jamais une aussi complète « transparence » (piscicole et sédimentaire) que l’absence d’ouvrage hydraulique, les conditions d’un arasement optimal du seuil considéré ont ici été recherchées. Parmi les contraintes et enjeux ayant guidés ou motivés les choix, il fallait assurer la persistance d’une alimentation en eau de l’ancien canal d’amené, dans un but unique d’agrément, et maintenir la traversée du lit de la rivière par une conduite d’eau potable.

En vue de garder l’alimentation du petit canal après travaux, non seulement un effet de « micro-seuil » a été conservé au sein du lit vif du Cousin et à l’endroit de ladite chaussée (cote d’arase de l’ouvrage supérieure de quelques vingt centimètres au fond du lit du bief post-aménagement) mais le seuil du foulon Michaud n’a été abaissé qu’en sa partie droite et ce, sur une largeur d’un peu plus d’une vingtaine de mètres. Ces dispositions ont permis tout à la fois de guider les écoulements vers la rive droite (c’est à dire vers l’entrée du bief) mais aussi de réduire le risque d’atterrissement rapide dudit bief (les eaux étant guidées au sein d’un lit de largeur proche de conditions naturelles).

Michaud ap 3 redim300Michaud ap 4 redim300

Le plan d’eau de 230m est désormais supprimé et est remplacé par des faciès lotiques, propices à la Truite fario notamment.  

Michaud ap 1 redim300Michaud ap 6 redim300

Michaud ap 7 redim300

Les conditions de mise en œuvre des travaux ont été exemplaires notamment grâce à l’utilisation d’une pelle « araignée». Grâce à sa faible pression au sol et sa forte capacité de mobilité, elle aura permis de limiter au maximum les impacts pendant la phase travaux.

Michaud ap 8 redim300

La maîtrise d'oeuvre a été assurée par le bureau d'études BIOTEC et les travaux ont été réalisés par l'entreprise Bongard Bazot et fils pour un montant de 37 020 € TTC.

 

 

Nicolas GALMICHE

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.

    Poster un commentaire