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Création d’une rivière de contournement du seuil du moulin Sapin


Le moulin est implanté sur les territoires communaux d’Avallon et Magny. Le complexe hydraulique du moulin Sapin ne présente pas d’usage économique à ce jour mais une autorisation en vue de l’installation d’une micro-centrale a été délivrée au propriétaire au début de la décennie passée. Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages qui sont en bon état :
- Un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 66.5 m et d’hauteur de chute de 1.9 m.
- Le seuil est aujourd’hui équipé d’une échancrure rive gauche pour la favorisation de la franchissabilité piscicole, dispositif aujourd’hui inefficace au vue de la hauteur de chute du seuil.
- Deux dispositifs de vannage de décharge constitués de panneaux en chêne sur crémaillères en parfait état.
- Un bief de dérivation implanté en rive droite avec un canal de fuite maçonné dans sa partie amont et une vanne motrice pleinement fonctionnelle. Le bief est équipé d’une roue en cours de restauration.

Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Sapin étaient nulles, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. L’infranchissabilité lors de la montaison et de la dévalaison etait permanente, que ce soit pour des débits courants ou des débits de crues. Suite à discussion avec le propriétaire, la solution d’une rivière de contournement a été retenue sur ce site. En effet, cette solution permettait tout à la fois de préserver le seuil et de rétablir la continuité. Cette solution d’aménagement était également rendue possible par la topographie et la disponibilité foncière. En effet, en rive gauche (rive opposée au Moulin), le propriétaire disposait d’un terrain peu utilisé. 

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Une rivière de contournement consiste à relier l’amont d’un ouvrage à l’aval par un chenal dans lequel l’énergie est dissipée et les vitesses réduites par la rugosité du fond et des parois, ainsi que par une succession d’obstacles (blocs, épis, seuils), reproduisant en quelque sorte l’écoulement d’un cours d’eau naturel (pente de 1 à 2 %). La confluence au bief aval doit être placée au plus près du pied de l’obstacle à franchir, afin que les poissons trouvent plus facilement l’entrée. Ce type d’aménagement bénéficie d’une excellente intégration paysagère et présente l’avantage d’être franchissable pour la plupart des espèces piscicoles. En revanche, il nécessite une forte emprise foncière.

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La rivière de contournement a un dénivelé général de 1,00 m pour une longueur maximale d’environ 67 m, pour une pente d’1.5%. Le lit de la rivière présente une largeur générale d’environ 3 m. Le dispositif de franchissement du Moulin Sapin doit pouvoir permettre la remontée d’une large gamme d’espèces sur le bassin versant en amont.

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La maîtrise d'oeuvre a été assurée par le bureau d'études IRH et les travaux ont été réalisés par l'entreprise ARBEO pour un montant de 51 785 euros TTC.

 

 

Nicolas GALMICHE

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.

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